The Fisherman de John Langan, traduit par Thibaud Eliroff (J’ai Lu)
Vous aimez frissonner, douter, trembler ? Sous une couverture en écailles de poisson métalliques et des pages à la tranche rouge sang, The Fisherman vous hameçonne pour vous entraîner dans des eaux profondes où sommeille l’étrange.
Abe et Dan n’ont a priori rien en commun, si ce n’est une passion soudaine et providentielle pour la pêche. Providentielle, parce qu’elle permet à ces deux collègues de bureau de ne pas sombrer après la tragédie qui vient de les frapper. Abe a perdu sa femme, emportée par un cancer. Dan, lui, a vu sa famille entière disparaître dans un accident de voiture. En quête de renouveau, ils partent explorer les eaux poissonneuses mais dangereuses des Catskill, une région au nord de New York que plus personne n’ose arpenter. Sous un déluge qui installe déjà au fond de l’eau, la route les mène au Herman’s Diner, où le propriétaire leur dévoile les sombres secrets de la Dutchman’s Creek, une rivière marquée par une succession d’événements terrifiants, où le passé et le présent s’entrelacent.
Ce conte fantastique, qui oscille entre le thriller et l’horreur, aurait pu être signé par Edgar Allan Poe, H.P. Lovecraft ou Stephen King. Mais un souffle à la Melville vient y ajouter une profondeur inattendue : en lieu et place de la baleine blanche de Moby Dick, un monstre surgit des abysses de la psyché, incarnation du deuil indépassable.
Julie Malaure